avec sa tête, alors

Un jour, à la piscine de S***, réputée vers la fin des années 60 pour la capacité d’accueil de sa pelouse, la petite Marthe-Irène plonge pour la première fois. Il fait très chaud, c’est à peu près tout ce qu’on peut dire du Midi : il y fait très chaud. Les corps très chauds collants sont monnaie courante dans le Midi : épousailles de mollusques alanguis quand jamais la chaleur ne s’en va. Elle plonge et ressent avec sa tête une étrange sensation : c’est sa tête qui est d’abord mouillée. Mais pas seulement sa tête ; son front, ses cheveux, son crâne, son crâne est mouillé. Or habituellement, elle mouille d’abord ses pieds. Quand elle plonge, elle sent qu’elle fend l’eau, avec un genre d’arme qui n’est autre que sa tête. C’est quand elle a réussi à faire cette fente qu’elle sait qu’elle sait plonger. Elle fait la fente de l’eau, zioup, et c’est réussi, parce qu’elle a arrondi son dos.
Ensuite, lorsqu’elle aura oublié la première fente de l’eau, elle plongera du deuxième, puis du troisième plongeoir. Et là, elle aura vraiment la sensation de fendre l’eau mieux que quiconque, du plus haut que quiconque, elle toute petite fendant l’eau de son crâne. Et son crâne ne s’ouvre même pas. C’est l’eau qui s’ouvre.
Quand elle sait bien plonger, elle vole très haut ; elle n’est plus obligée d’arrondir laborieusement son dos tout de suite, comme ceux qui apprennent du bord. Elle dit bonjour au ciel avec un bref mouvement de tête. Elle prend exemple sur les musculeux nageurs très grands aux pieds grecs, qu’elle suit longtemps du regard, leurs pieds.

Elle veut faire comme eux, exactement pareil. Quand ils abordent l’escalier arrondi qui mène aux plongeoirs supérieurs, ils ont un mouvement de torsion du buste qui part des pieds. Et avec le bras, il empoignent la main-courante peinte en blanc, un peu écaillée à cet endroit de l’empoignade. Ils semblent danser ensuite en gravissant les marches en métal troué. C’est cela qu’elle veut reproduire. Leurs pieds aux veines saillantes semblent vivants par eux-mêmes. S’il n’étaient pas poursuivis par l’élan du corps, ils pourraient complètement vivre par eux-mêmes. Elle observe longtemps ; elle a tout le temps de le faire, et personne ne peut s’en douter. Tout le monde regarde quelque chose à la piscine. C’est un endroit où elle sent qu’elle a la liberté de regarder. Allongée sur sa serviette, appuyée sur ses bras, elle regarde intensément ces pieds-là, et leur attribue des critères de grecquitude. C’est compliqué, il y a plusieurs degrés de la grecquitude. Elle cherche les pieds les plus grecs avec son regard, généralement corrélés avec d’agréables proportions des membres et du buste.
Parfois elle s’endort au soleil. Elle est hébétée lorsqu’elle se réveille, ou qu’on la réveille.
Quand elle plonge, elle fait des séries de plongeons. Elle s’intercale entre d’autres plongeurs, il y a comme un rythme qui s’installe. Puis elle se rallonge, et paresse.
La chaleur du Midi, elle la supporte mieux depuis qu’elle maîtrise l’eau. Sous l’eau, tout va mieux. Le corps glisse ; il fait plus frais. L’eau du bassin est juste chauffée par le soleil. Plus l’amplitude thermique entre le dedans et le dehors est forte, plus elle est discutée : le chiffre est toujours inscrit en gros, à la main, près du bassin. Quand la voiture surchauffée amène Marthe-Irène à la piscine, le temps paraît toujours long avant de découvrir le chiffre : se déshabiller, laisser le portant à la dame, attendre s’il y a du monde, etc. C’est un petit plaisir supplémentaire, cette attente un peu énervée. Marthe-Irène évite toujours de penser à la sortie de la piscine, où tout sera à refaire, le rhabillage, la voiture surchauffée, le trajet. Souvent, elle obtient l’autorisation de ne pas se rhabiller et remonte dans la voiture en slip de bain.

[fragment de l’histoire non écrite de MIG Tiret, alias Marthe-Irène Grec]

architecture old song

(…)
La discussion durait déjà depuis un bout de temps. Et lui de poursuivre :
– Vous savez pourtant qu’une construction doit
1.se porter elle-même ;
2.porter les différentes charges qui lui seront appliquées ;
3.assurer une protection des personnes et des biens qu’elle
abrite vis-à-vis des agressions extérieures de toute nature ;

4.être durable ;
5.ne pas se déformer au-delà de certaines limites…
 
Le petit homme énumérait tranquillement les fonctions basiques assignées à une construction, tandis que nous étions dans ce vieil hôtel qui menaçait de s’effondrer, étayé de grosses poutres métalliques, sans vitres, planté au milieu d’une plaine déserte. Il faisait très chaud et nous passions notre temps à nous éponger le front, chacun de part et d’autre d’une énorme table au matériau non déterminé, jonchée de papiers et d’anciens listings informatiques.
 
Le petit homme aux yeux bleus glacier avait la manie des listes et énumérations. On avait fini par trouver cette pièce au deuxième étage, dont le plancher laissait voir  par endroits le premier. La précarité de notre situation convenait assez bien à l’interrogatoire que j’avais accepté de subir de la part de Pierre S., architecte.
– Le passé est puant, suggéré-je, peu sûr de moi, mais quand même.
– Vous avez dérogé à la quatrième fonction, le durable, poursuit le petit homme tout en agitant nerveusement ses jambes, avec un rictus déformant mélangé à un tressautement agaçant de la paupière gauche.
– J’ose vous signaler que l’architecte, c’est vous, pas moi, non ?!, dis-je, un peu énervé.
– Pour avoir construit un certain nombre de HLM et d’édifices publics hideux – je le reconnais, mais l’esthétique est une fonction accessoire dans le cahier des charges -, je peux vous affirmer qu’ils durent. Salement.
 
Il était content de lui, le petit connard à talonnettes. Je l’avais laissé se méprendre sur l’objet du rendez-vous. Je lui avais fait croire à un rendez-vous de chantier, m’étais présenté comme promoteur, avec pour projet la création d’une maison de retraite dorée pour vieux valides, ensoleillée toute l’année, à la place de l’Hôtel de la Plaine. J’expliquai a minima :
– J’ai laissé pisser le durable parce que tout s’abîme, nécessairement. Il vaut mieux ne plus penser en dur…
– Vous allez me dire ce que vous voulez, oui ou merde ?
– Écoutez, si les vieux viennent ici, c’est qu’ils n’en ont plus pour longtemps. Il faut donc une construction éphémère, souple, légère…
– Et votre investissement, vous y pensez ? m’interrompt-il.
– C’est pas votre problème. J’ai mes raisons. Il suffit de trouver un matériau plausible, qui puisse aussi réfracter la chaleur, pour que les vieux puissent à la fois profiter du soleil et ne pas crever de chaud.
 
Je proposai à Pierre S. un peu de l’eau que j’avais amenée dans une thermos. Il faudrait raser la construction. J’ajoutai que je connaissais quelqu’un pour la clôture et le portail. Il ne fallait pas que les vieux puissent s’échapper. Il faudrait aussi réfléchir au quota hommes-femmes à l’intérieur, pour ne pas que les hommes s’ennuient. (…)

[image : issue d’une video de Silvia Maglioni & Graeme Thomson
What rises from the depths cannot help but break the surface
(fragments d’un film-naufrage), 2011-2017
sur Ode maritime, de F. Pessoa, lu en portugais et sous-titré en anglais]

onze mille kilomètres plus loin

Quand j’ai vu les six chaises en plexiglas transparent, si inconfortables là-bas, autour d’une table en verre sous un bas plafond ici, j’ai ri d’un rire bref. Ainsi, les chaises disparues de la salle d’attente à Paris avaient atterri onze mille kilomètres plus loin… 

Nous nous étions souvent plaints de l’incroyable inconfort de ce matériau travaillé en lattes comme des chaises de jardin, pour une attente excédant souvent une heure, dans un petit espace ne ressemblant pas à un jardin, et dans lequel chacun était rarement seul. Quelle que soit la morphologie de leurs occupants, les chaises en plexi demeuraient dépourvues de ce qui fait ordinairement la moindre qualité d’une chaise : y rester assis un certain temps.

(La difficulté que j’éprouve à l’évocation de ces chaises provient de la ténuité de leur motif. Et pourtant, toutes ces heures passées à s’y contraindre le fessier devraient amplement me motiver à leur assigner une place ; faire en quelque sorte que leur transparence devînt opaque, fixée, pour servir la mémoire de l’attente.)

Du fond du fauteuil où j’attendais confortablement, ici à Buenos Aires, je me plaisais à imaginer des convives guettés par l’impatience d’en finir, de passer au dessert, au salon, ailleurs, si possible ailleurs. Mais cette bande imaginée, gaie, joyeuse, soudée, familière, sans soucis, d’ici, était sans cesse chassée par le souvenir des solitudes accolées, gênées, reniflantes, prolixes, ronflantes, de là-bas, solitudes que nous incarnions alors, dans cette attente plexiglassée de nos séances respectives, prologue assis métaphorisant sans grande surprise le cul-entre-deux-chaises que nous vivions chacun.

Devant moi, ce décor de salle à manger, sage comme un agent dormant sous son plafond bas, n’attendant qu’une animation saupoudrée de sourires, points de vue exclamés, coups d’œil et bavures de rouge à lèvres sur serviette blanche, ce décor au parfum d’intimité tranquille me vengeait inexplicablement de nos attentes inconfortables, bien que celles-ci aient fini par nous relier autour d’un ennemi commun : le plexiglas en lattes brutales, coupantes, meurtrissantes, en particulier les cuisses avisées de se poser nues sur le matériau quand l’été traversait l’attente, rythmée par le bruit d’un ventilateur à trois positions.
Délestées de leur charge, les six chaises un peu bêtement disposées autour de la table éprouvaient à leur tour l’attente, dans cette salle à manger vide.

Des années sur des chaises en plexiglas, et sur d’autres moins dures au séant, des années pour être ce qu’on est, devraient laisser des traces.
Or, de traces, les meubles durables ne les enregistrent pas : ils commettent leur forfait en toute impunité. Les chaises nous promettent un présent éternel, sans traces et sans lieu, incognito. Pourtant, ces heures-là avaient existé durant les quelques années confinées dans le petit espace parisien, à attendre…

Dans cette incroyable répétition qui me faisait attendre mes séances à onze mille kilomètres de Paris, les chaises en plexiglas me semblaient faire partie d’un dispositif plus général qui voulût que les objets n’eussent pas de lieu propre. Elles pouvaient aussi bien se serrer dans une minuscule salle d’attente parisienne sans fenêtre que se distribuer autour d’une table devant un petit balcon fleuri ouvert sur une grande avenue à Buenos Aires. Elles avaient fait un voyage qui n’avait rien d’abstrait, et pourtant, dans leur fixité transparente, leur étrangeté frisait l’abstraction.

(Je faisais le tour de la question des chaises sans parvenir à en dire quoi que ce soit, à ma grande déception. Elles ne voulaient se laisser prendre dans aucun récit : le plexi résistait.)

Les lattes jadis sous mes cuisses, parfois les pinçant, s’y collant, ces lattes, je les avais maintenant sous les yeux ; et d’en être à distance, déconnectée de leur contact, provoquait en moi une curieuse impression, comme si je visionnais mon passé en une seule image blanche, de ce genre d’images qu’on voit parfois dans les vieux films, au début ou à la fin, chiffrées ou non.

Qui les avait occupées, ces chaises ? Pendant combien de temps ? Combien de fois par semaine ? Quel pourcentage d’hommes, de femmes, de jeunes, de moins jeunes, d’enfants ? Toutes ces questions qui absorbent fréquemment des ministères et des entreprises, des organismes spécialisés dans l’opinion, des institutions versées dans la prospective et l’évaluation, sonnaient creux, restaient sans objet devant le sujet douloureux dont la douleur s’augmentait de ce contact avec les lattes, l’obligeant à se trémousser… et finalement à changer de position.

Car c’était le but ultime : changer de position. La finalité de la chaise en plexi résidait dans le changement de position du sujet, en insistant sur le manque : quelques centimètres manquaient pour épouser les creux poplités ; du matériau manquait entre les lattes pour une pleine assise ; et possiblement en largeur aussi, pour certains fessiers débordant latéralement, manquerait l’aisance. Son dossier, constitué d’une seule latte rigide, limitait les mouvements et contraignait la position. Maintenant à l’économie la partie médiane du dos, il obligeait le corps à composer un angle peu propice à certaines fonctions physiologiques telle la digestion.

Il s’agirait alors de laisser ces chaises vides, de n’assigner aucune place à personne puisque nous la cherchions, cette place, durant des années, plusieurs fois par semaine, dans une attente où planeraient les ombres des mères, des pères, les rêves de maisons-grottes étrangement familières, de changements de sexe, de taille, d’accouplements hors-norme, de nudités incongrues et de doubles sens en palimpsestes, de locomotions inefficaces …

Alors que j’avais attendu mes séances sur toutes sortes de sièges, j’en vins à conclure que la salle d’attente devenait non seulement le seul endroit où j’acceptais d’attendre, mais en outre un endroit attendu, que j’attendais.
Pour ne plus attendre, il fallait attendre.
Je me pris à attendre sans impatience, à attendre sans savoir quoi, à ne plus chercher à savoir ce que j’attendais : j’attendais. 

                                               Buenos Aires,
avril 2012


une lecture à La Passerelle.2

 

le samedi 18 février, séance de bouche-à-oreille à La Passerelle.2

un exemplaire de chacun de mes livres est consultable sur place :

 

L’enfant fini, 2016

*

Une théorie de l’attachement, P.O.L, 2002

 

Lieu de découvertes et de rencontres, ce disquaire-café propose une sélection de disques d’artistes indépendants, mais aussi quelques livres.

La Passerelle.2, disquaire-café

Dès que vous passez la porte, vous vous retrouvez face à une collection de disques que (pour la majorité) vous ne trouverez pas ailleurs. Ces disques d’artistes francophones indépendants sont riches de qualités multiples et d’univers musicaux qui méritent grandement d’être découverts. À la Passerelle, vous pouvez prendre un café ou manger quelques tartines tout en écoutant un disque que vous aurez vu sur un des présentoirs.

soir tsf (inachevé)

J’ai cru avoir disparu. Mais au bout d’un moment j’entendais toujours cette montée chromatique subrepticement ralentie à la fin, des morceaux de jazz ancien. Alors, ce jazz ancien ? If I should, if I, monday, carry on, business, no money, honey… je n’avais pas disparu, contrairement à mon pressentiment. Ils roulaient des yeux, là, en silence, en se parlant et quand j’écoutais, que je regardais, que je ne comprenais plus rien. Je crus avoir disparu. Ma tête n’était plus la même : le vieillissement l’avait transformée. Ce n’était pas de l’imparfait, c’est là, c’est un fait, ma tête est déjà transformée. Complètement. Et le jazz languissant accompagne dorénavant le vieillissement. Comme du miel de châtaigne. On ne sait pas ce qu’est sa propre disparition. L’hypothèse de quelques notes est rassurante. Les notes s’égrènent en douceur. La disparition devient agréable. S’y mêle un peu de trompette et le sentier exhale des odeurs de forêt. Si longtemps que la forêt a disparu. Cry, cry, cry, don’t ask for sympathy. Someone means more to me. L’articulation de la voix est parfaite, la pointure décidée de la dame nous fait exister au-delà de la disparition. Leurs yeux continuent de rouler dans de nombreux sens. Ils se parlent et se répondent, mais rien ne s’inscrit dans ce relief de la finitude annoncée. Nous cherchons la correspondance des watts, de la puissance électrifiante. Toutes ces vieilles ampoules encore en vente, à incandescence. Pour savoir comment ça éclaire le vieillissement. La peau tombe, la bouche tombe, les oreilles tombent. Ampoules interdites. Vieilles amours déchues. Rides et rideaux. Ils roulent encore leurs yeux et se regardent encore ; c’est un théâtre. Ils pointent du doigt. Leurs paroles sont accompagnées du doigt pointeur, l’index.

J’ai cru avoir disparu. Je l’ai déjà dit. Dans un soir sans ombre. Dans un mouchoir de difficultés sans accord. Ils clignent des yeux, sans doute trop de lumière. Leurs yeux se rencontrent et se mettent d’accord. C’est par là qu’ils se mettent d’accord. Ça ne m’intéresse pas. Je suis au regret de me regretter déjà. Comme si je pouvais me surélever, ça m’est impossible. Comme il n’y a pas d’accord, comme on ne peut absolument rien savoir avec ce clignement des yeux et ces rides, comme j’en ai assez de ces rideaux d’une scène usée. Je ne suis pas là ; j’ai disparu. J’ai vraiment réellement disparu, déjà. Leurs gestes sont élégants, leurs yeux rieurs s’échangent des blagues, leurs ongles sont faits. Ils sont tous beaux finalement. Ils passent lentement en silence dans une émolliente faconde inaudible. Ils s’aiment tous, ils lisent tous, ils se lisent tous, ils se regardent et s’aiment tous, ça devient dangereux. Leurs souvenirs ne s’arrêtent plus, ils prennent des notes nerveusement. Ils sont tellement bien habillés, de gris clair, et leurs bagues ajustées dessinent des éclairs dans la lumière du plateau. Applaudissements. Reprise. Soirée how sweet, kiss, would soul, what they do to me, I feel so rich, kitchen, and as well. Il faut entendre kiss, what they do to me. Et puis fortune et kitchen, kiss me pretty.

C’est de ma grande platitude dont il est question, de ma peau qui tombe, de mes oreilles qui descendent, des signes de mon vieillissement dont il est question, des signes visibles de cela qui n’est plus dans les lettres ni les carnets, et comment les épreuves ont transformé cet être transformable à peine né. Une sorte de caramel. Ma grande platitude a même disparu. Tout a cru disparaître dans ce que j’ai cru. J’ai disparu, finalement. Au bout de leurs bras, leurs mains chantent, montrent, distinguent, hésitent. Et leurs bouches n’arrêtent pas une seconde. Il est très tard pour se regretter. J’ouvre trois onglets, j’en ferme cinq. Soir tsf, c’est le titre que j’ai donné à cette grande platitude. Plus fort que tout, son titre alternatif. Quelque chose comme une livraison à domicile avant telle heure, une orientation singulière de la preuve. Il y a trop de croyance, ce n’est pas possible toute cette croyance encore.  (…)

abouté jour chiffon

est-ce que la lutte
quelque chose avec la lutte
reste la lutte
ou bien la fuite

ne vient pas : exagéré
des futilités se passent de questions
exagéré tout à l’avenant
la fuite si possible

abouté jour chiffon
baroquisme avec léger voile
et dessous : un pataquès
lutte au placard

dévisser le panneau
attendre que le temps
dévisse les semaines
et ruine l’évidence

abouté jour chiffon
un autre jour un autre
ou bien la lutte
reste la fuite