L’homme dort avec le chien.
La jeune fille photographie le chien venu mettre sa tête contre celle de l’homme.
Le chien est noir et blanc, de la race de Clément Houellebecq.
Un peu du bruit de la circulation routière se fait entendre.
Des enfants parlent néerlandais dans l’eau du lac.
Une grosse dame coiffée d’une casquette verte vient considérer l’homme allongé dans l’herbe.
Le chien noir et blanc a rejoint ses propriétaires flamands.
La jeune fille a rejoint la tablée voisine de celle du chien.
L’eau du lac est opalescente.
Le chien vaque d’une table à l’autre.
Il lappe volontiers l’eau du lac.
Catégorie : pas de côté
[pas de côté se conçoit, s’entend, se réalise, reçoit aussi, de midi à quatorze heures, sans chichis]
un flottement de noir&blanc
ce flottement, d’abord apparu sur un banc, n’était pas encore noir&blanc
portant des bretelles violettes, un homme lent au journal caché paraissait hésiter
une femme réfléchissait assise devant un mur troué d’une porte verte écaillée
plus tard, B. lui dit d’écrire, dans un léger rire que des bruits de sirènes ponctuaient
un homme rangeait ses journaux plus tôt que d’habitude, il souffrait des dents
le flottement, identique à celui des ans, nimbait de vieilles vitrines inchangées
quand le temps indolent s’étalait, la femme achetait le journal, celui-ci, le même
de noir&blanc le flottement consistait à l’endroit précis où se tenaient les assis
du moindre effort (matériau pour une plaidoirie et un epsilon)
Du Moindre Effort, 2017, document écrit et illustré, format A3 horizontal sur papier épais ivoire
avec un peu de grain, encadré par les soins de Sylvain Sorgato et accroché dans l’exposition collective La Main Invisible des 10 et 11 juin 2017 dans l’atelier de Jérôme Borel
pour La Belle Absente présente *
* Jérôme Borel et la Belle Absente présentent
La Main Invisible sur une idée de Sylvain Sorgato
samedi 10 juin de 16h à 22h & dimanche 11 juin de 14h à 19h
184, rue de Crimée 75019 Paris
avec : Florent Audoye – Vassili Balatsos – Julien Blanpied – Jérôme Borel – Martin Bourdanove – Olivier Breuil – Denis Brun – Alexandre Callay – Christophe Cuzin – Jean-François Demeure – Emilie Duserre – Léa Eouzan – Alexandre Erre – Isabelle Ferreira – Pierre Fraenkel – la Furieuse Company – Louis Gary – Christian Giordano – Christoph Hinterhuber – Corinne Laroche – Gwendal Légo – Julien Lévy – Amélie Lucas-Gary – Oscar Malessène – Cyrille Martin – Vincent Mesaros – Miquel Mont – Édith Msika – Jean Rault – Magali Sanheira – Julie Savoye – Thimothée Schaelstraete – Zukhra Sharipova – Aude Sorgato – Sylvain Sorgato – Jean-Marc Thommen – Emmanuelle Villard
elles sont toutes si nombreuses et je suis si désespérée
(pour Glenn Gould)
immédiatement elles se martèlent,
et puis retombent, un silence,
la tension du temps, l’exécution, sublime,
justesse revient, revient, revient
bercées en un petit hamac, elles,
et le silence, au pourtour velouté,
un peu de cette couleur que je ne sais nommer,
voile, de l’épais passé, la ferraille tombée
elles, encore, chaleureuses, sans répit
amadouent leurs triolets formés
et les liens, courts, entre deux et trois
divisibles, retiennent dans l’exécution
des accents puissants et pulpeux,
elles, les notes, leurs intervalles
ou une formule dans le genre
Les moments sont transformés. Ou une formule dans le genre. Mais plus piquante. Sans l’être non plus très.
S’en vont sur la pointe des pieds, les mots. Ou comme les plantes sur lesquelles on souffle. S’évaporent en souffle.
Plus là. Comme en rêve sans rêve. Le corps cherche quelque chose qui n’est plus là.
Fréquemment cherche. Ce n’est pas le corps. Ce n’est pas l’esprit. On ne sait pas ce que c’est.
Cherchant la lumière parmi l’obscurité. Allumant quelques lampes. N’ouvrant aucun volet.
Sans conséquences outrancières. Apprécier la maladresse. Les approches malheureuses, les gestes maladroits.
Multipliant les sources sonores. N’écartant aucune vibration. Caressant le mot distraitement.
À changer de registre. Ou une formule dans le genre. Mais moins f., moins. Simple, épurée, ouverte.
Ensuite on ne sait plus, c’est vrai. Et dommage. Mais c’est accompli. C’est formalisé, c’est fait. C’est regardable. On écoute. Sans y toucher.
addendum à la fuite du temps
le rugueux des pourtours serait un emblème
(de ce qui fait défaut
(alors qui se creuse
(possessif détracté, démobilisé)
alors qui se creuse au lieu d’alunir !
comme un dos de crawleur !
pas d’accès jamais ! désormais !
mon ton son désarmés ! fusées impossibles !
de ce qui fit défaut : une lettre et partita* !
le rugueux des pourtours sera (son) emblème
impossible ! démobilisé !
et enfin : laborieux ! désormais et à jamais !
MUS. Pièce écrite pour le clavier, pour un instrument accompagné ou pour un orchestre de chambre, chez les musiciens allemands et italiens des xviieet xviiies., généralement formée d’une suite de danses ou de variations. Jouer une partita. La Toccata en mi mineur de la VIePartita pour clavecin de J.-S. Bach (D’Indy, Compos. mus., t.2, 1, 1897-1900, p.58).Trois partite et trois sonates pour violon seul sont formées (…) de pièces sévères et de fugues (…) de morceaux de danse (Pirro, J.-S. Bach, 1919, p.226).
Prononc. et Orth.: [paʀtita]. Plur., d’apr. Lar. Lang. fr., des partitas ou, plur. ital., des partite. Étymol. et Hist. 1897-1900 (D’Indy, loc. cit.); id. au plur. (Id., ibid., p.87: les toccate et partite de la Clavierübung [de Bach]). Mot ital. att. comme terme de mus. dep. déb. xviies. (G. M. Trabaci d’apr. Mus.) et passé comme tel dans le vocab. internat. de la mus., signifiant propr. «partie», part. passé fém. subst. de partire (partir1*).