ou une formule dans le genre

Les moments sont transformés. Ou une formule dans le genre. Mais plus piquante. Sans l’être non plus très.

S’en vont sur la pointe des pieds, les mots. Ou comme les plantes sur lesquelles on souffle. S’évaporent en souffle.

Plus là. Comme en rêve sans rêve. Le corps cherche quelque chose qui n’est plus là.

truc
Fréquemment cherche. Ce n’est pas le corps. Ce n’est pas l’esprit. On ne sait pas ce que c’est.

Cherchant la lumière parmi l’obscurité. Allumant quelques lampes. N’ouvrant aucun volet.

Sans conséquences outrancières. Apprécier la maladresse. Les approches malheureuses, les gestes maladroits.

Multipliant les sources sonores. N’écartant aucune vibration. Caressant le mot distraitement.

À changer de registre. Ou une formule dans le genre. Mais moins f., moins. Simple, épurée, ouverte.

Ensuite on ne sait plus, c’est vrai. Et dommage. Mais c’est accompli. C’est formalisé, c’est fait. C’est regardable. On écoute. Sans y toucher.

addendum à la fuite du temps

le rugueux des pourtours serait un emblème

(de ce qui fait défaut
(alors qui se creuse
(possessif détracté, démobilisé)

alors qui se creuse au lieu d’alunir !

comme un dos de crawleur !

pas d’accès jamais ! désormais !des pourtours

mon ton son désarmés ! fusées impossibles !

de ce qui fit défaut : une lettre et partita* !

le rugueux des pourtours sera (son) emblème

impossible ! démobilisé !

et enfin : laborieux ! désormais et à jamais !

 

MUS. Pièce écrite pour le clavier, pour un instrument accompagné ou pour un orchestre de chambre, chez les musiciens allemands et italiens des xviieet xviiies., généralement formée d’une suite de danses ou de variations. Jouer une partita. La Toccata en mi mineur de la VIePartita pour clavecin de J.-S. Bach (D’Indy, Compos. mus., t.2, 1, 1897-1900, p.58).Trois partite et trois sonates pour violon seul sont formées (…) de pièces sévères et de fugues (…) de morceaux de danse (Pirro, J.-S. Bach, 1919, p.226).

Prononc. et Orth.: [paʀtita]. Plur., d’apr. Lar. Lang. fr., des partitas ou, plur. ital., des partite. Étymol. et Hist. 1897-1900 (D’Indy, loc. cit.); id. au plur. (Id., ibid., p.87: les toccate et partite de la Clavierübung [de Bach]). Mot ital. att. comme terme de mus. dep. déb. xviies. (G. M. Trabaci d’apr. Mus.) et passé comme tel dans le vocab. internat. de la mus., signifiant propr. «partie», part. passé fém. subst. de partire (partir1*).

brefs dialogues en attendant vous

– Je ne suis pas Dostoïevski.
– En effet ; je vous attends lundi.

– La jouissance de Gide à écrire, personne n’y a accès.
– Ah, mais c’est Gide.

– Vous ne confondez pas avec Léautaud à propos de pantoufles ?
– Si, sûrement. De toutes façons je déteste les chats.IMG_20160729_221849

– J’aime pas, mais pas du tout, le mot « travail », employé aussi bien par les lacaniens que par les parturientes.
– Moi non plus.

– Un autre monde où un renard gris peut s’occuper d’une vache orange, c’est entier.
– Comme l’écriture.

– Proust aime beaucoup les comme, c’est comme ça qu’il allonge ses phrases, comment peut-on se passer des comme ?
– Je vous attends demain.

pourtant introuvable poursuivre

dans le calme, dans la fureur, dans l’extase, dans les vapes,
dans l’irrésolu –
on est les mêmes à tout jamais, depuis le début et jusqu’à la fin

permanence de l’être : se cherche dans les dédales de la mémoire
se trouve quand ne se cherche pas –
permanence de l’être : petit mystère flottant sur crème du tempspixels

petit, durable, durant un temps sans dates, ne se retrouvant pas
hésitant, répétant, s’adressant à foule immédiate
immédiatement perdue, choses sans arêtes

préparer le pire, le flou, ce qui retombe à plat,
la sempiternelle confusion, la rougeur de ne pas savoir,
et qu’il y a, loin dans le savoir, l’insondable ignorance, aussi –

tout à coup proche du centre, du creuset, du creusement, du trou,
un trou non habité, un calme villageois –
on est les mêmes à tout jamais, depuis le début et jusqu’à la fin

préparation de l’impréparable – et comment s’y prendre –
guettant le moment d’ennui mortel qui déclenchera réellement
le signal du renversement

c’est un machin, c’est blanc, c’est sur la table (l’enregistreur)

Lui • tu crois que je peux parler avec une prothèse, quand t’as une prothèse dans la tête, un, t’as une prothèse dans la tête et deux, t’as…

Elle • donc il s’agit du concept qu’ils ont déjà trouvé

(le garçon arrive pour prendre la commande)
Lui • chuis un sportif, elle, elle est au régime

Elle • il s’agit du concept qu’ils ont déjà trouvé, le concept qu’ils ont
déjà trouvé

Lui • bien sûr

Elle • on en était là

Lui • il va juste falloir le mettre en forme… si tu veux me faire parler,
avec ça, ça va être difficile

Elle • c’est vrai ? ben oublie-le, c’est un machin, c’est blanc,
c’est sur la table

Lui • non non mais j’veux dire… tu vas te prendre une balle dans la tête hein… si jamais tu me mets… derrière… tu te rends pas compte

Elle • donc

Lui • donc si tu veux, après, il s’agit de leur dire, parce que ça avec ça… c’est un début d’érection

Elle • de quoi ?

Lui • ça : dire : c’est une bonne nouvelle, vous êtes les seuls à en avoir
une grosse, et toutes les nanas vous attendent…
(rires)
donc personne n’est connu, vous vendez du sel et…
y a C. qu’en a une plus longue, tu vois
(rires)
faut quand même que ça prenne de la consistance, tu vois faut préempter un minimum, c’est à toi de trouver dans tes conneries là… faut que je regarde parce que t’es même pas capable de voir ce que tu fais…
faut que tu m’envoies les slides

Elle • le schéma conclusif , hein, ça ça les fait bander

Lui • ouais mais faut plus pour les faire bander

Elle • oui, mais plus, faut payer

Lui • mais non mais non, c’est parce que tu raisonnes comme une pute… c’est pas ça qui fait bander

(bruits de restaurant, ils mangent)
Elle • qu’est-ce que c’est bon

                 Lui • les mecs ils sont là : putain qu’est-ce qu’elle veut …
donc il faut leur dire : mais en plus vous êtes les seuls À,
vous êtes LES SEULS

Elle • c’est ça le truc, vous êtes les seuls

Lui • bon, vous êtes les seuls à avoir une légitimité, pour dire…
on n’a encore pas dit quoi… mais vous êtes les seuls, les autres…

Elle • les autres, c’est du pipi de chat les autres

Lui • donc, aie toujours en tête ceux qui pèsent 130 kg ou qu’en ont une qui fait 22 cm, ceux qu’en ont une de 7 cm, tu les écoutes, d’accord ?
c’est un fantasme mais ça existe… y a que des mecs, hein, tu remarqueras

Elle • ça j’ai remarqué, mais y a les deux nanas…

Lui • ouais mais elles existent pas… c’est normal, c’est plus un plafond de verre, c’est carrément… il est en béton armé le plafond

Elle • mais nous là-dedans, alors on n’existe pas non plus ?

Lui • mais on s’en branle, parce que… si : vous, vous êtes des gonzesses qui faites du conseil, on ne prend des gonzesses qui font du conseil…
on ne prend d’ailleurs que des gonzesses… parce qu’il faut une humilité pour écouter ce qui se dit… les mecs n’écoutent rien

Elle • c’est vrai, il écoutait pas le gros là

Lui • mais non, le gros il écoute rien, ce qui l’intéresse :
c’est moi le plus beau

Elle • c’est dingue

Lui • c’est un traîne-lattes qui se prend pour Scarface

Elle • c’est dingo

Lui • c’est pas dingo c’est normal, c’est normal…
c’est des bébés, des bébés

Elle • bon il faut qu’ils lâchent l’oseille quand même hein ?

Lui • arrête d’être fascinée par un truc que t’as jamais su faire monter, toi

Elle • toujours, j’ai toujours très bien gagné ma vie

Lui • gagné ta vie, voilà le problème…

Elle • de quoi ?

Lui • t’as toujours gagné ta vie, gagné ta vie… l’architecte qui passe devant les tailleurs de pierre il dit qu’est-ce que tu fais, le mec il dit mais moi je gagne ma vie, le deuxième il dit moi je taille une pierre, le troisième il dit moi je suis en train de bâtir une cathédrale…
(rires)
tu comprends ? c’est ça le truc… alors que je t’entende plus dire :
je gagne ma vie

Elle • oh mais t’es chiant !

Lui • tu bâtis une cathédrale !

Elle • non, je m’en fous

Lui • donc : un, c’est une bonne nouvelle, personne n’existe sur ce champ du sel, sauf vous ; deux, vous avez la légitimité pour parler, et vous ne parlez pas ; trois, le discours que vous pouvez tenir est le suivant…

Elle • vous parlez mais vous parlez mal, quoi

Lui • quand vous parlez, vous êtes inaudibles, pourquoi ? … d’accord ? … donc si tu veux t’es comme la pute de luxe, moi je prends mille euros la nuit, mais attention qu’est-ce que tu veux, quoi… si tu veux ça, ça va être plus, tu veux que j’me mette un string ça va être 500 du bout, tu vois, à un moment donné, il faut quand même qu’ils lâchent le fric

Elle • ouais parce que là…

Lui • comment parce que là ?

Elle • moi je trouve qu’on a beaucoup bossé pour pas grand-chose
(bruits de couverts)

Lui • …t’as baissé ton froc à un moment donné ?

Elle • hein ?

Lui • t’as jamais baissé ton froc pour rentrer dans la place, qu’est-ce que tu me racontes… faut quand même comprendre ce que c’est …
y a un million de boîtes derrière

dénerver le foie [note méthodologique]

qu’est-ce tu fous, hein ? qu’est-ce tu fous ? mais hein, qu’est-ce tu fous ?
que, il manque que à ton truc
quel truc ?
la question : il y manque : que
ça dépend, tu m’embrouilles, je reprends : qu’est-ce tu fous ?
c’est ce que je te dis, il manque : que
quoi : que ? quoi quoi quoi : que ?
qu’est-ce QUE tu fous –
et alors ? tu réponds quoi, à la question avec ou sans que, tu réponds quoi ? quoi quoi quoi ?
rien, je fous : rien

il faut réfléchir à la méthodologie de la situation, on doit pouvoir appréhender la complexité avec quelques outils bien sentis, bien conçus, tu vois –
non
tu vois pas ? merde – il faut un addendum, on ne peut pas se contenter des miettes, on n’est pas des oiseaux
non ?
non
ni des chiens
non ?
non
tu vas pas nous faire toute la ménagerie en guise de confrérie agissante , la confrérie a décidé de dénerver le foie
euh –
on vire les concepts surnuméraires, on requalifie les espaces, on remodèle les ambiances, on maquille les preuves
on fait quoi des corps ?
on les fait bouillir à 90°, régime start-up avec appli cui-cui
on démantèle ?
on démantèle

dénerver le foie suppose quelques subtilités, une approche particulière, ça ne saurait se faire comme ça, ça ne saurait ::
il faut un modus operandi opérationnel
un plan de bataille
une courroie de transmission
des transmetteurs agiles –
vous êtes combien sur le coup ?
tous – on est tous énervés à dénerver le foie –
impossible, il faut sélectionner des acteurs et des dormants
des dominants et des dominés
c’est nécessaire
la nécessité fait foi

c’est payant ? payé ? combien ?
pas assez, jamais assez, jamais assez de paiement
ni assez payé ni assez payant, ça ne sera jamais
dénerver le foie est un privilège, et comme tous les privilèges il est : rare
plus que payant ?
plus que payé aussi :: pas d’argent en jeu

avec toi on ne sait jamais, on ne sait jamais rien
t’as retrouvé ton QUE ?
oui : je fous : rien
la confrérie s’énerve, tu le sais ? elle s’impatiente la confrérie
oui je sais, je m’en fous
tu ne connais pas les mots
non, je ne connais rien, ni les mots ni les mots ni les mots
exorbitant ! tu fais comment ?!

(plus tard)
l’action a commencé : dénerver le foie est en route, les filaments ôtés
c’est le moment du tri après découpage, on ne garde que le meilleur
un cervidé passe, avale une éponge mouillée, s’énerve, empale un écureuil avec ses bois, bref, rien ne se passe comme prévu
il faut recommencer, la confrérie se consulte
la confrérie prend beaucoup de temps aux consultations

il est des causes difficiles bien que tangibles : dénerver le foie en est une