[ne produis plus de discours]

pense cuisine comme texte, arrive très vite à « faire »

cuisine pourrait être un livre
qui ne parlerait évidemment pas de cuisine
mais de
« faire »
or il est impossible de parler de faire
donc il ne parlerait de rien
parce qu’un livre ne parle pas

le faire est le roc de la nécessité
comme il doit l’être lorsque le danger guette

de face, bien tenu sur [ses] jambes
en position de combat
poings en avant
tête & mâchoire hautes

et alors plus aucun livre ne tient
la phrase est oubliée
sans cesse oubliée

la route se déploie
dans les plaines et sur les plateaux
géographie fuyante de la langue
volant maintenu
faute de quoi double tonneau
au ravin des idées tièdes

à l’arrêt : cuisine comme texte etc.

 époque soviétique (réminiscence de kolkhoze)

dédicace trouée de sempiternelles piailleries

je pense à eux mais je ne fais rien
je pense à elle mais je ne fais rien

je ne pense pas
je pense rien

 

 

 

 

s’il arrive que je pense, je pense
je pense à elle, mais plutôt à eux

je ne fais rien
je continue à ne rien faire

je ne fais pas rien
je fais sans faire

je repense à eux, ou bien à elle
elle, est un personnage

eux, sont des gens
je pense à eux

ce n’est pas vrai
je ne pense à rien

un jour, je penserai,
c’est faux

je n’ai jamais pensé
il m’est arrivé de penser

je ne peux rien faire
je ne peux rien y faire

je ne pense plus à eux
je penserai une autre fois

un jour j’ai été pensée
je n’ai jamais rien pensé

je n’en pense rien, absolument rien
je pense à lui, quelqu’un

quand je pense à eux, je ne fais rien
je n’ai jamais rien fait

je ne pense pas du tout à lui
je pense à elle, personnage

je pense à eux, c’est vous
je pense à elle, c’est elle

je pense à haute voix
j’entends que je pense

je pense encore à eux
c’est souvent que je pense à eux