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- Regarde le monde à ta fenêtre, dit Janvier.
- Qu’est-ce que tu veux que je regarde à ma fenêtre ? Il n’y a rien de remarquable. Le monde se finit, répond Augusta Lubitsch. C’est une sorte de Connaissance du Monde infligée après des billetteries touristiques, des queues inertes, des ennuis penchés sur leurs bidules.
- Mais ouvre la fenêtre ! redit Janvier en capitales, OUVRE !
- Je ne vois pas ce que ça changerait, c’est mieux à l’intérieur. Je ne veux plus les voir.
- Ça changerait que tu ne t’occuperais plus de ton petit nombril, que tu pourrais créer des personnages à partir de ce que tu vois…
- Ce que je vois me suffit amplement ! Des reproductions du noir sous toutes ses formes.
- Du noir ?
- De la noirceur. Du pétro-noir. De l’obscurité. Des noires fumées qui ne sont plus panaches de la fierté industrielle, mais résultat d’incendies géants. Et noir sur noir : du spectacle complaisant dans le noir ! Avec débauches d’effets spéciaux, métonymies sur mises en abîmes, calculs graphiques, tunnels.
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