Mardi 23 juin 2009
Et ici, encore une fois, l’humain pressé se révèle plus petit que la pierre blonde, le bruit des cris des petits résonne, ils s’attrapent, jouent à s’attraper devant un mur construit de pierres blondes, que le coucher de soleil lèche avantageusement, que bientôt l’heure bleue découpe, vif, à étreindre.
Et ici, encore une fois, un regard s’élève, d’autres déambulent, incapables de se fixer, un regard rencontre l’arête vive de vitraux assombris, un regard sombre dans un excès de larmes sèches.
Et ici, encore une fois, on ne sait pas quoi faire de ses bras ni de ses pieds, encore une fois encombrés de ses membres, tandis que les voix s’élèvent, les mains tendent à prendre leur liberté, quitte à finir faute de mieux sous ses propres fesses.
Mardi 30 juin 2009
Si nous étions cohérents, nous devrions avoir un projet, un projet souligné par une acuité supérieure de la succession des jours et des nuits,
un projet nécessitant une organisation inflexible de la contingence,
un projet tout à fait caractérisé.
Nous devrions suivre une ligne qui fût au moins dédiée
à la dimension de notre ombre au couchant,
à la survie d’une image humaine de l’attention,
à l’hommage vertébré fait au hasard,
à notre verticalité pensante.
Un État, dans la gestion duquel s’installe durablement un grand déficit de connaissances historiques, ne peut plus être conduit stratégiquement.
Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle.