les oiseaux chantent et il n’y a aucune solution

les oiseaux chantent, les oiseaux chantent,
je suis dans une prison avec des oiseaux,

enfermée dehors, une prison d’arbres, de soleil couchant, de beauté, de toiles d’araignée,
une beauté comme il y en a peu

 

 

les oiseaux chantent et dans mon esprit règne une confusion,
une grande confusion non pas de mots mais de réalité :
quelque chose à quoi je ne peux rien changer
ah ces oiseaux, ah ces oiseaux sans solution

 

semblant symétrique

(chapitre 4)

et encore, avec le respir arrêté ; sur une longue phrase soufflée sans interruption, musicale polyphonique, en canon écoutée :
ce que la notion de définitif, de finitude, de conclusion implique, est une insoutenable idée de la mort ; conclure, finir, fait référence à la mort (mort d’une histoire, fin d’un livre) – or le mouvement est celui d’une ellipse aveugle –

Une figure, ressemblant à une aire de jeu, à un terrain de football, scindée en deux dans le sens de la longueur, plane, avec, de part et d’autre, des équipes positionnées selon des règles précises.
Un personnage est à l’arrêt, dans une voiture haute, une sorte de pick-up. Il a oublié quelque chose. Derrière lui, une femme, c’est la nuit, dans une rue en pente. La voiture est garée à l’orée de cette rue qui porte un nom tout à fait vernaculaire, insignifiant, un mot de la langue courante, comme “receveur”, mais ce n’est pas receveur (de bac de douche). De cette trivialité inconséquente, les personnages se sortent comme ils peuvent.

Trouver une figure stable par laquelle saisir un tout petit peu de réalité lui paraît compliqué : S. choisit des structures et les remplit avec obstination, mais se trompe perpétuellement ; la variété et la multiplicité des matériaux est à la fois nécessité et obstacle. S. s’arrache les cheveux, qu’elle a fournis.

S. n’avance pas, la situation n’avance pas, c’est exactement cela qui se passe : S. ne considère pas que les choses avancent, qu’il y aurait une avancée en quoi que ce soit.