c’est tous les jours samedi

 

 

l’obsolescence de l’homme
déjà
tous les jours le même jour
vider sa vie
mais comment
(il ne pose pas la question = il tombe la voix, il mue)

il souffre d’une anticipation de sa mort
déjà traversée
de nombreux gestes
de nombreux mots —> inutiles
chacun fait sa vie (dit-elle, souriante)

mots d’attachement nocturne
n’a plus que l’effort
jette les objets
brusquerie au chien !

drame de la chute
drame absurde
les os ne tiennent plus
les muscles disparus
plus rien ne tient !

tous les jours samedi
ça recommence
demain c’est dimanche
un petit secouement
un semblant de joujou
quelques rendez-vous
et l’herbe recueille le sang des valeureux

il y a pire
ils se figèrent
& eurent beaucoup d’enfants.

 

(avec l’aide de mes yeux et d’un film je ne dirais pas lequel)
(et d’une pensée)
(et d’une lumière)
(en plus il faudrait dire qu’ils se regardent et ce serait une tout autre  h i s t o i r e)
(et aussi d’un peu d’étrangeté)

 

 

Auteur/autrice : Édith Msika

Une théorie de l'attachement, P.O.L, 2002 / L'enfant fini, Cardère éditeur, 2016 / pipelette dancing, Editions louise bottu, 2022 / L'homme en bleu, Julien Nègre éditeur, 2022 / Introduction au sommeil de Beckett, Julien Nègre éditeur, 2023 / En robe orange, Julien Nègre éditeur, 2024 / & textes dans des revues : larevue* 2019, 2020, 2021, 2022, 2024, Revue Rue St Ambroise (n° 45, 2020), TXT n°33 (2019), Jungle Juice (#6, 2017), + sur le web : Atelier des auteurs P.O.L, remue.net, libr-critique…

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