il lui dit / on se diton a des chaussures pour marcheravec nos pieds on marcheon salue jeanne moreauelle était venue lire durasà la médiathèque durasensuite : on prend un verre ?elle avait dit de sa voix rauquejeanne est sous la tombeon se dit : meringuela plus dure la plus molleon préfère plus molle, on ritduras c’est pour marcherduras ça marche toujourselle lui dit : autobiographieon se dit / elle lui ditmeringue et autobiographie
ils veulent vivre : ils partent vivre ou exister : ils font des différences leurs oreilles ne sont pas encore agrandies comme elles le seront beaucoup plus tard (les oreilles tombent négligemment : elles présentent un tombé : d’une robe)
vivre n’est pas exister : exister est plus que vivre, ou l’inverse la détermination de l’inverse : occupe une partie de leur temps (plus tard, l’inversion deviendra un régime de croisière : la réversibilité)
j’ai été de ceux qui : exister plus fort que vivre, au plus fort : partir vivre uniquement deux wagons : partir & vivre un seul train, plusieurs gares : vers le levant (vers l’Est, toujours plus vers l’Est : se situe l’Everest)
de ceux qui ce je : un autre, désigné avec l’index tendu : toi ! marchant dans ma cuisine : je lèche une glace sur un banc : je suis entièrement dans ma glace (cherchée longtemps, elle a fini par me surprendre dans ma bouche : réfugiée voire blottie)
Giorgio Morandi, Nature morte, 1918 (mauvaise photo prise au Musée de l’Orangerie)
les formes se pavanent dans l’espace : nombreuses et accessibles : choper le jour pas tous les jours qu’on chope le jour mais quand on le chope : proverbe pour rire (dans la parenthèse se réfugier : comme la glace dans la bouche)
le statut de l’image : elle explique l’image qui reste, qu’elle laisse reposer
l’image se repose dans l’horizon de ses yeux
il faut savoir ce qu’il faut comprendre : souvent rien
deux horizons n’existent pas il n’y en a qu’un et pourtant il n’est pas un : il est l’horizon
regarder l’horizon : prescription pour le repos de ses yeux
l’image qu’elle a fabriquée de l’horizon stagne dans des dimensions restreintes
l’horizon n’attend rien : l’horizon et le familier (mais pour ne pas statuer, pour ne pas dire : le proche et le lointain, pour ne pas s’asseoir —> rester debout dans la parenthèse)
familièrement l’horizon ! à lui faire des nattes pour le rapprocher, le tenir, le coiffer dans l’indolence se tenir assis, & le coiffer
l’image reste dans le repos de ses yeuxà l’horizon, séparé d’elle
dans de mauvaises directions regarder ; il y aurait suffisance et l’étalement du regard insuffisant à en embrasser l’étendue : la mer lorsqu’elle est là, la mer et son bord
n’est jamais là, pourtant se précisent formes et couleurs, même si rien ne fatigue plus, dans un intérieur, qu’une vue panoramique*
la proposition infinitive « regarder le ciel » vient fréquemment interrompre sa jumelle « regarder la mer » regards se coagulant à l’horizon
de difficiles plaisirs déréglés laisser filer la série froide & deviner prudemment l’issue rétractile sous le dessin d’isthmes subtils.
* Formes et Couleurs, N°4 (La demeure), Auguste Perret et la demeure, p. 17, 1944