[(…) mauvais est un beau titre]

 

 

tout est possible d’être dit,
même sans cercles concentriques, même sans hiatus /
les lointains s’époussètent élégamment
comme des costumes sous la nue (lapins, lucioles) /

 

tu aimes faire des phrases / les pincer avec cet instrument spécial, et les placer ici ou là en tirant la langue, oui, comme des timbres, tu comprends vite /

 

une femme, seule dans sa grande maison, n’a ni peur ni froid ;
elle ne décrit rien, n’invente rien, n’a jamais fait de politique ni de jardin, elle n’est pas une femme /

 

tout est possible d’être dit :
ils coupaient les tulipes plantées (rouges) et allaient les vendre, plus une autre sorte de fleurs (roses) ; dans les forêts résident des contes imparfaits pour un loyer modique et de sporadiques meurtres /

 

lorsqu’elle s’exprime, sa mâchoire circule latéralement, soulignant encore davantage la conviction qu’elle souhaite imprimer à son propos /

 

de nombreuses hésitations [ce n’est pas une fin mais (…)]

11 novembre 2014

Auteur/autrice : Édith Msika

Une théorie de l'attachement, P.O.L, 2002 / L'enfant fini, Cardère éditeur, 2016 / pipelette dancing, Editions louise bottu, 2022 / L'homme en bleu, Julien Nègre éditeur, 2022 / Introduction au sommeil de Beckett, Julien Nègre éditeur, 2023 / & textes dans des revues : larevue* 2019, 2020, 2021, 2022, Revue Rue St Ambroise (n° 45, 2020), TXT n°33 (2019), Jungle Juice (#6, 2017), + sur le web : Atelier des auteurs P.O.L, remue.net, libr-critique…

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