22 juin 2007.
Nature morte.Le rien ne se passe : figure obligée d’entre choses se passent ?
Entre choses se passent rien ne se passe.
Peu de choses cependant se passent réellement.Des images appellent des images, c’est pourquoi je ne les aime pas beaucoup.
Un film ; des personnages ; des bruits de nature claire ; des bruits très bien imités ; des regards ; de l’amour.
Lady Chatterley. L’amour et puis. L’amour se regarde être l’amour.Ça fait mal, ou pas. Ne pas sourire. L’amour dans le sérieux d’un regard.
Des bruits d’oiseaux, au fond, des vrais, là-bas dans le jardin.
Ou des faux, dans le film.
Enfilade de bruits d’oiseaux, enfilade d’oiseaux, petits oiseaux.
Bruits d’oiseaux de film ; nature de film ; personnages de film.L’amant ne veut pas savoir si elle a aimé des hommes.
L’amant pose des questions.
Les questions arrivent très vite après les gémissements.
Un gémissement ne peut pas rester tel que.
Le temps des gémissements passe très vite, et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps humains.
Ensuite la tendresse, etc. Affadissement, étreintes, douceur, perplexité.
Action ! Moteur. (Le moteur du fauteuil du mari handicapé).Retour de la lutte des classes. Imaginer d’autre solution pour qu’il y ait autre chose que des dominants et des dominés ? pose-t-elle la question.
Il y a toujours eu des dominants et des dominés, répond-il.
Et ils se disputent, le moteur du mari et elle, lady C.
Depuis que le monde est monde, dit-il. Transformer le monde, dit-elle.
L’amour. L’amant. La vie dans l’interstice de la chuchoterie.Je suis obligée d’aller au-delà des images, sinon elles me tuent.
Les images appellent des images en moi qui me terrassent, c’est pourquoi je dois les arrêter et éclairer les pièces de diverses manières, écrire, dilapider quelque énergie.
Je dois allumer certaines lumières et pas d’autres.
J’ai disposé de nombreuses lampes un peu partout, j’en éclaire certaines et pas d’autres. Puis je change.L’amant répare le moteur du mari : scène incroyable.
L’amant dit : vous n’avez pas assez de puissance, alors que le mari s’obstine à.
Le mari veut humilier ; fort ; puissamment.
La femme et l’amant poussent la voiture du mari handicapé.
Je suis obligée de répéter les images, de les paraphraser.Deux êtres se retrouvent dans la nuit.
Je n’avais jamais pensé que le jardinier était une figure idéale de l’amour. L’amour dans la terre, oui, dans les feuilles, dans les fourrés.Rien d’essentiel ni de nécessaire ne vient.
Je ne suis pas inspirée mais traversée. Pas concentrée mais mélangée.
J’ai allumé ma terrasse, ça ne sert à rien, j’aime voir cet éclairage.
J’ai vaguement conscience d’aller contre les recommandations d’économie officielles.
La lumière composée par la diversité des sources lumineuses et le jeu des ombres et lumières, dans la pièce, dans le couloir, dans l’autre pièce, et dans leurs prolongements extérieurs, cette lumière générale m’enveloppe.Quel est le sort de la pulsion une fois consommée un nombre incalculable de fois ? Ce qui fait le prix de l’attachement n’est-il pas le contrepoint de la pulsion, sa tuerie, son apaisement subit, son effacement, son extinction ?
J’éteins la terrasse ; il y a toujours une heure pour éteindre, où il faut éteindre.
Comme la pulsion : elle doit s’éteindre.
Le destin de la pulsion est de s’éteindre, soit parce qu’elle gêne, soit parce qu’elle fait peur, soit parce qu’elle menace l’ordre social.
C’est la nuit.
L’amour est en question un peu partout. De sa disparition il est question.