Vendredi 9 octobre 2009
Ils sont autour, ils me parlent ; je suis entourée de bons princes. Nous lisons nombre de livres, nous sommes tenus par moult sortilèges, nous n’avons plus peur, nous avançons, fiers, nous dansons des danses compliquées, un tout petit peu rigides, nous voulons le bien des populations. Pour cela, nos colonnes vertébrales doivent être parfaitement entretenues : nous ne devons en aucun cas plier l’échine, en aucun cas travailler.
Sur la grande carte du monde, désormais trop petit, nous piquons des destinations dont nous imaginons sans mal la situation politique. Pas fameuse. Et les princes de hocher la tête. Nous déplaçons les épingles à tête ronde en évitant toute logique. Nous tentons de régler les conflits et attribuons le Nobel de la Paix à un président nouvellement élu, après avoir longuement hésité. Parallèlement, nous attribuons un autre prix à une femme qui n’a pas démérité, mais avec circonspection. Nous n’avons plus aucune confiance et donnons un nom de code à ce prix, que nous oublions aussi vite.
Quand j’éteins la lumière, le soir, les princes disparaissent discrètement, ils ont d’autres rendez-vous.