elle photographie des chaises vides leurs couleurs sur l’herbe etc.
elle aurait été dans l’amour l’amour ses pieds dans des sandales mouillées ?
*
l’orage a tout nettoyé le piano ruisselle de Brahms j’arrache des touffes les ongles noirs de terre je coupe des roses je regarde les agapanthes j’aperçois les fraises je médite sur la couleur des hortensias je marche dans le jardin il n’y a personne autour je n’aime ni les gens lents ni les gens rapides je n’aimais pas la terre je n’aimais pas les fleurs les ongles noirs de terre je me penche & pense à la figure de celui que l’esprit a déserté
le moment est rapide le soleil n’a pas encore tout envahi je fais des courants d’air partout je ne regarde presque rien je pense et ne pense plus le piano ruisselle de Ravel
j’ai écrit papier de quoi s’agit-il de petits papiers ou de gros ? j’ai écrit papier pourquoi le point d’interrogation n’est pas toujours nécessaire ça dépend
chutes de papier ne sont pas du Niagara et les isotopies ne se recouvrent pas comme l’herbe pour conserver l’humidité naturelle ici je peux mettre un point.
ce qui n’arrête pas « pour autant » le cheminement de la pensée et conformément aux Essais de Montaigne il est des rites auxquels ne pas déroger
je mets en relation des choses que je ne comprends pas avec des choses que je comprends et à cause de cela j’ai encore un esprit d’enfant
On s’habitue à toute étrangeté avec l’aide du temps. Montaigne, Essais, III/12
l’aspect finances occupe le terrain des économies en veux-tu en voilà la dépense française en falbalas armement à la lettre près la défense française coûte un bras
& l’honneur…………………………………………………………
sirènes effrontées montent au firmament bourrées jusqu’à la gueule d’armes rutilantes en forme d’ogives suivies par les regards militaires jamais tant la responsabilité
ne fut
mise en cause
éclairés et calmes trois nuages bleus paressent au réveil lascif comme ils paraissent et disparaissent pendant l’attaque
peu
importe
les
différences
l’aspect finances occupe le terrain les affaires se font malgré et avec les circonstances jamais aucune stance ne servira à les taire.
[n’en rien déduire par la brèche infiltré le poème maigre tel un poisson ne veutrien dire]
l’homme qui s’occupe des fleurs enlève les pétales fanés tout en parlant avec une vieille femme tout en répondant à ses questions la vieille femme pose des questions précises
l’homme qui s’occupe des fleurs a la peau bronzée on n’en saura pas plus bien sûr qu’on en saura plus il répond à la vieille femme très précisément
toutes les questions de la vieille femme sont prises en compte toutes elle réfléchit et dit encore et ces fleurs pourquoi sont-elles en feuilles parce qu’il arrive qu’elles soient dérangées
les fleurs peuvent mettre du temps à arriver elles ne se trouvent pas bien là où elles sont elles réfléchissent alors oui il suffit d’un mètre même pas et tout change et elles fleurissent
la vieille femme semble perplexe elle a vu le teint hâlé les yeux noirs de l’homme qui ôte les pétales fanés un à un de larges pétales roses tout en répondant à ses questions précises
longtemps après elle se souvient du teint de l’homme et de ses yeux noirs plus que de ses réponses elle l’a regardé comme elle regardait les hommes il y a si longtemps quand ils réfléchissaient
qu’elle ne s’intéressait ni aux fleurs ni aux oiseaux mais seulement à la force des hommes à leur musculature à leur odeur à leurs bras peu importait ce qu’ils prenaient dans leurs bras pourvu que ce fût elle.
*
j’ai ensuite demandé à ChatGPT : – tu peux écrire un texte poétique sur « l’homme qui s’occupe des fleurs »(titre initial de mon texte) ? voici sa réponse : un poème, également composé de sept strophes, bizarrement, mais en quatrains (vs ma composition en quintils libres)
Dans un jardin secret, là où les douces brises murmurent,
Un homme bienveillant s’occupe des fleurs avec ferveur.
Tel un artiste, il danse parmi les parterres colorés,
Son amour pour la nature en chaque geste sublimé.
Tel un orchestre invisible, ses doigts habiles jouent,
Une symphonie florale dont les pétales s’épousent.
Il comprend les secrets de chaque plante et de chaque graine,
Les caressant avec délicatesse, sans peine.
Il connaît les cycles de la vie, les saisons qui s’enchaînent,
Des bourgeons fragiles aux fleurs qui se déchaînent.
Avec tendresse, il leur offre l’eau et la lumière,
Veillant sur leur épanouissement, leur destinée éphémère.
Il est l’âme qui donne vie à ce jardin enchanté,
Ses mains, telles des baguettes, sont habitées d’une magie.
Chaque bourgeon qui s’éveille est une note de bonheur,
Éveillant les sens, éblouissant les cœurs.
L’homme qui s’occupe des fleurs, gardien de cet éden,
N’est-il pas un poète, un jardinier de l’infini ?
Dans chaque pétale, il contemple la beauté du monde,
Et son amour pour la nature ne fait que grandir en onde.
Ainsi, cet homme, humble messager de la terre,
Donne voix à l’expression d’un amour solidaire.
Dans son jardin secret, il révèle une vérité précieuse,
Que l’harmonie avec la nature est un trésor merveilleux.
Alors, saluons cet homme, ce gardien des fleurs,
Qui, par sa passion, embellit notre existence en couleurs.
Son amour pour la nature, un cadeau à préserver,
Pour que ce jardin de la vie continue à prospérer.
Oeuvre de Patrick Renaud, photographe contemporain. Son site (partagé avec Marie Combes) pour un aperçu de leurs nombreuses séries : COMBES & RENAUD
La langue devait être une langue simple. Elle se parla. Elle voulait se dépasser mais il n’y avait plus de dépassement. Pourtant elle descendait l’escalier, le remontait, et, tout en chantant, se faisait du cinéma. Il s’agissait d’une femme. Elle emprunta des petits noms et se tutoya.
Les noms propres des auteurs ne veulent rien dire en poésie, en littérature. Les noms propres ne veulent plus rien dire. Nature et fonction sont dans un bateau ; nature tombe à l’eau, qu’est-ce qui reste ? Nature et fonction du langage. Nature et fonction du ménage. Nature et fonction de la betterave.
Hésitant entre la politique et le trou noir de 17h. Proposant un triumvirat gouvernemental : un ticket J.D.-S.B.-F.R. En pense qui veut. Le trou noir avec un tuyau d’arrosage à la main s’évanouit ; l’eau ne pénètre pas la terre, sauf aux endroits abrités. Formation politique ancienne : KGB/FSB. Histoire du trou noir : heure de ta naissance. Ou de la sienne. De la leur. De la nôtre. Personne ne naît en même temps et du même ventre.
C’est aujourd’hui. Une araignée s’accroche à sa toile. Un lézard affolé se demande où aller. Il disparaît. Dans une jardinière en brique, la lame d’un couteau reste plantée dans la terre : le manche a disparu, réduit à l’état de moignon. Qui est en colère aujourd’hui ? S’excuser auprès d’un artichautier en lui enlevant ses feuilles jaunes et trouées. Admirer le bébé artichaut comme un bouton de rose rose unique.
L’appartenance à un secteur d’activité prouve ton activité. Sinon je te remplis ton verre ? User de certains verbes et, cahin-caha, traverser ta vie en préférant ceux en -ir. Pourquoi ? Réfléchis : partir, mourir, dormir. Tu es venu de loin ? Venir ! Courir ! Pâtir !
La langue devait être simple. Elle le fut, le sera, l’a été. Une armoire à glace au milieu d’une pièce : où est le verbe ? dit le maître ; l’élève frémit : je ne sais pas. On reprend : une armoire à glace contre le mur : toujours pas de verbe, dit le maître. Une armoire à glace n’a pas de verbe : ça va mieux, il y a un verbe. On peut passer à autre chose.
Une petite société du Temps retrouvé (détail d’une illustration).