dans le bus n° XX elle a lu le Lenz de Büchner
une idée lui vient : mourir à la station Louis Blanc, un lieu comme temps indiqué
une pensée se formule : je vais chez l’inconnue
ou bien, chuchotée, jaune pâli, évanescente : je vais chez l’insomnie, chez la dame qui pue
la tangente au mouvement : un parfum nommé Charogne
ravissement des moules cuites et mangées
il est impossible qu’elle ait lu Le Méridien de Celan, elle ne sait pas ce qu’elle dit, elle n’a pas le cerveau suffisant, il faut y rajouter des moules
chaque jour ce réveil avec intention : écrire le récit de Céret, déjà abandonné sans avoir été écrit, ces abandons qui n’en sont pas, qui servent à étayer cette existence,
l’intention soutenant la réalité, en une sorte d’étai (peu de différences entre le rêve et la réalité, constatent-ils, elle et lui, l’enfant remarquable)
l’étai de l’intention : idées inutiles ou inexploitables, ou contrariées par la course du temps, ou par la soumission volontaire à la perte du temps
il y a un boulevard du Temps perdu : le temps indique un lieu, pour y mourir indéfiniment