Une vie. Toute une vie. Ainsi errait Jules et ses bagages (et ses sacs, et ses oripeaux, et ses trucs, et ses ce qu’on veut, il ne voulait plus rien).
Ainsi errait Formica, dans le plus simple appareil. Plus rien ne la retenait à la vie. Sauf peut-être sa salade pommes de terre-anchois.
Ainsi errait, dans un devenir projeté désormais impossible, Libellule. Oui, prenons Libellule, elle nous est plus sympathique, plus familière, plus proche. Utilisons les mots de tout le monde plutôt que les références submergeantes des bibliothèques virtuelles. Montrons-nous sous notre vrai jour.
Une vie. Toute une vie.
Prenons Formica et n’en parlons plus. De là d’où elle parle, Formica.
Jules fut oublié, au magasin des accessoires. N’avait plus assez de formes pour maintenir ses vêtements. Minceur étincelante. Maigreur extrême.
Toute une vie sur photo. Des ancêtres. Jules et Formica ensemble dans un ovale noir et blanc.
Un peu de destinée et des mots de tout le monde. Pas d’accès à la lecture ni au livre, pas de mots écrits, rien que de la parole, toute une vie à parler sans lire ni écrire.
(Que devient Libellule dans le dispositif ? Nul ne sait. Pas encore, on saura plus tard. Peut-être.)