dans le silence d’un matin dans la grande pièce
le passage des camions trace
du reliquat de la mémoire ses reculs sonores
dans la pièce, grande, dans le silence d’un matin,
le passage des camions trace
le bruit sourd des œuvres pauvres
Édith Msika, maison d'écriture
écrire et ne pas écrire : ce mouvement
[instantanés procédant de condensation et déplacement : tels se présentent les circuits courts]
dans le silence d’un matin dans la grande pièce
le passage des camions trace
du reliquat de la mémoire ses reculs sonores
dans la pièce, grande, dans le silence d’un matin,
le passage des camions trace
le bruit sourd des œuvres pauvres
le moment où je vais me promener, trois petits points,
le moment-même où je me promène, trois petits points,
l’intense moment de la promenade, trois petits points
le moment de dix-sept heures,
le moment qui crie et qui caresse,
le moment qui joue en boucle,
le moment où je me promène n’existe pas ;
le moment quand je me promène m’envoie promener
au moment-même où je me promène
Elle marche.
Elle marche, assez vite, pour ne pas dire vite.
Elle marche vite vers un but.
Elles sont très nombreuses à marcher vite.
Dans la journée, elles marchent très vite.
Parfois, presque elles courent.
Elles marchent : tout est possible.
décidément ne se sait pas
ne me croit pas par où je suis
surplombe l’inabouti
dans la tempête son sourire, au loin il fume
à l’abri
un seul sourire, d’un seul homme, au loin
un abri
dans le gris tempête, sourire blanc dans visage noir
est l’abri
des cheminées fument leur gris, tempête au gris
de l’abri
son sourire, au loin : l’abri
comme il n’est pas possible de cuisiner un ours ou un loup, tu cuisines des moules (surgelées marinières, c’est plus facile, réchauffer six minutes, tu as bien six minutes devant toi ?) et du boulgour, tu cuisines en trois ou :
ou
ou
ou
ensuite tu es si content, si si content, presque aphasique
c’est tout (bien que le tout se cuisine difficilement)