ce n’est pas la même chose que d’être empêchée de penser :
si je m’arrête c’est que je pourrais penser mais que non
si je suis empêchée de penser, c’est qu’un gros bouchon noir l’interdit
je préfère m’arrêter de penser mais je n’ai pas le choix
il est presque neuf heures, je pense que parfois je m’arrête de penser
et que ce n’est pas la même chose que d’être empêchée de penser
qui se produit plutôt le soir avec le gros bouchon noir
et qui s’écrit comme une tache d’encre, comme un mal dit
j’aimais beaucoup les mal dit quand j’en récoltais dans les champs
de la pensée qui s’arrête, interdite, j’en récoltais pas mal
avec les faux mouvements de la pensée qui ne se lève plus
je n’aimais pas du tout les mal dit quand j’en récoltais
dans les champs de la pensée empêchée,
avec les faux mouvements de la pensée qui fait des plis sur la joue