* Les lumières d’en bas, ai-je pensé, voilà la vraie différence. En Russie, elles n’existent pratiquement pas. (…), vous verrez partout les faisceaux impitoyables des plafonniers qui descendent d’en haut
et illuminent les fenêtres. Les plafonniers sont pratiques. Il suffit d’appuyer sur un bouton
pour que toute la pièce soit éclairée par la même luminosité uniforme et brutale. (…)
Les petites lumières d’en bas, en revanche sont peu commodes. Vous devez les allumer une par une et il en faut au moins trois ou quatre pour générer la même quantité de lumière. (…) crée une atmosphère propice à la conversation et à la lecture de vieux livres, (…) pièces douces (…) se raconter des contes de fée ;
un luxe que les Russes n’ont jamais pu se permettre.
extrait de Le mage du Kremlin, Giulano da Empoli, 2022
je cherchai quelque chose qui existe déjà
quelque chose qui se modifie parfois
je cherchai à la fois des mots
mais le temps siphonne les intentions
& d’autres possibles
rendus possibles par les distances
il fallait des conditions que je ne trouvai jamais
chercher n’est jamais trouver ou bien ?
ou bien trouver sans jamais chercher
le temps court sans alerte
quelque chose que je connais déjà
qui relève du familier y compris
dans l’exercice de l’irraison et des lumières
à nouveau du méconnu viendrait
recouvert des strates sans illusion
de la sinistre répétition
à haute densité le temps
Il paraît même, selon certains historiens, que, à cette époque, la lumière brûlait
toute la nuit dans les rues, toute la nuit il y avait des passants et des voitures.
Evgueni Zamiatine, Nous, 1920