une fois par an je prends un Martini blanc nous parlions à l’angle de ces deux rues les glaçons fondirent très vite une fois par an c’était cette fois-ci les glaçons ne tintèrent pas longtemps se résorbèrent dans le liquide clair je pressai la maigre rondelle de citron au fond du large verre sculpté avec peut-être la cuillère de son café le ciel parisien toujours gris de craie absorbait nos paroles de vieux parents dans l’infini de leurs vies d’adultes infinies comme dans un film noir j’écrasai encore la rondelle de citron dans le liquide clair de mon Martini blanc.