Le recul avec lequel elle lui parla de l’instinct. Le recul nécessaire, non pas à analyser ni comprendre ni appréhender le phénomène qui les a tous encagés, mais à poser un regard intéressé sur ce qui sourd et qu’on ne connaît pas. L’instinct.
Les événements, à propos desquels prendre position, ne rien savoir, en apprendre, écouter. La succession des événements de différentes natures. Elle le pensa. N’en dit rien. Continua de le penser.
Et aussi : l’histoire va plus vite que nous. Mais rien ne va plus vite. Et aussi : la réalité : est-elle plus tangible à la campagne qu’à la ville ? Les phénomènes. L’histoire. La succession des événements (de ce qui arrive, de ce qui advient, comme si on n’avait pas bien compris).
Le mot-même ne fut pas prononcé. Une périphrase à la place d’un mot ferait l’affaire. À 3h52. Une opération militaire spéciale, pas une guerre. Et le tour est joué. Billard à cinq bandes. On se retire de la pensée ? pensa-t-elle en écoutant la radio, changeant prestement de station.
Ce qui est détruit. Ce qui sera détruit. Et bien sûr ce qui a été détruit. Et même Détruire, dit-elle. On n’a pas bien compris. L’instinct conduit à se représenter ce qu’on ne saurait comprendre.
Or les phénomènes se produisent aussi à une heure précise.