notes sur “autrement”

 

[notes aveugles 11-31 octobre 2021]

Ma vie s’est arrêtée. À ce moment-là. Pile à ce moment-là.

Il a raconté ça et son regard s’est perdu dans les limbes, loin.
Qu’est-ce que tu voulais en déduire ?
Une vie qui continue longtemps, très longtemps.
Il est là devant moi il va bien ; il semble qu’il va bien.
Tu ne pouvais pas le croire ? Non, impossible.

Il nous a déjà fait le coup je ne sais pas combien de fois. Et pourtant.
Il n’a vécu aucune guerre (ça le travaille).
Oui, tu peux le dire : ça le travaille !

Pourquoi pas Dublin ? Pourquoi pas à Dublin ?
Quelle est cette idée de bateau traversant depuis le pays de Galles ?

Ce serait comme une visualisation, avec un cadrage.
Puis une inscription sur un écran. Exemple : le mot abandon.
Et des vagues arrivant de toutes parts, nous encerclant peu à peu.
Les mots sont nos alliés.

C’était cela Tonka. L’infini vous est donné parfois au compte-gouttes.

Robert Musil, Tonka, in Trois Femmes (publication originale, 1924).

 

Auteur/autrice : Édith Msika

Une théorie de l'attachement, P.O.L, 2002 / L'enfant fini, Cardère éditeur, 2016 / pipelette dancing, Editions louise bottu, 2022 / L'homme en bleu, Julien Nègre éditeur, 2022 / Introduction au sommeil de Beckett, Julien Nègre éditeur, 2023 / & textes dans des revues : larevue* 2019, 2020, 2021, 2022, Revue Rue St Ambroise (n° 45, 2020), TXT n°33 (2019), Jungle Juice (#6, 2017), + sur le web : Atelier des auteurs P.O.L, remue.net, libr-critique…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.