le cerveau vint sur le tapis –
n’existant que sans conscience qu’il soit
il se présentait en lieux, en possibilités, en désignations
en organes de sens, en recoins, en cachettes, en divisions
le cerveau soudain existait, doté de pouvoirs extrêmes
comme une crème glacée convolvulacée :
forme qui n’existe pas mais avec le chiffre infini
de ses connexions, l’immensité de son pilotage
opposant le solide au liquide
construisant des ponts logiques
définissant des surfaces à conquérir
des mouvements qui ne seraient pas réflexes
le cerveau qui n’est jamais un mais multitude
advint comme juge ultime des incapacités nouvelles
et de sa fantaisie possiblement déroutante
surgiraient des encore inouïs
d’images tramées en discours élaborés
de clins d’oeil appuyés en dogmes figés
le cerveau produirait à l’ombre des laboratoires
dans ses circonvolutions ses danses inconvenantes
*
il y manquerait une intercalation un intervalle
il y manquerait ce qu’on ne trouve jamais
il y manquerait l’hypothèse d’une destruction du temps
il y manquerait ce qui ne peut pas ne pas manquer