le mot le nom
le mot le titre le nom
le nom le titre
le mot
le mot le nom quelqu’un
le nom le titre
quelqu’un
le mot le nom
le nom personne
personne
Édith Msika, maison d'écriture
écrire et ne pas écrire : ce mouvement
[instantanés procédant de condensation et déplacement : tels se présentent les circuits courts]
le mot le nom
le mot le titre le nom
le nom le titre
le mot
le mot le nom quelqu’un
le nom le titre
quelqu’un
le mot le nom
le nom personne
personne
[teintes d’automne]

qu’est-ce que ça fait de pas être précis ?
j’en sais rien.
mais quoi ? qu’est-ce que ça fait un mot à la place d’un autre ?
qu’est-ce que la certitude ?
j’en sais rien mais j’aime pas les imprécisions.qu’est-ce que ça fait au juste ?
ça fait du faux. du faux prononcé avec conviction.
ça fait que l’autre y croit ?
oui. et c’est faux.
et l’autre crie c’est pas vrai c’est pas vrai !
oui.
et l’autre n’en démord pas ?
oui.
et l’autre souffre ?
oui ! atrocement. et pour rien.
pour rien ??
oui ! il souffre pour la vérité.
il ne peut pas rectifier ?
non. son faux lui sort de la bouche il n’y peut rien.
même si ça a des incidences graves ?
oui ! c’est fait pour ça ! mais c’est pour lui les incidences.
pour lui ??
oui, c’est ce qu’il croit lui, son faux comme vrai. il a besoin des incidences.
oui mais il le dit à l’autre ! il l’affirme même !
et alors ? les incidences issues de son faux l’aident.
laides ?
laides comme ses plaintes. qui l’aident avec les incidences.
il a besoin de son faux, des incidences, et des plaintes ?
oui, c’est à peu près ça.
c’est la définition du névrosé !
en quelque sorte.
dans son emballage plastique reste par terre
un quatre couleurs
l’homme a fini de fouiller, l’homme petit homme
tout maigre et tout courbé
du quatre couleurs il essaie la couleur verte
sur le rabat du carton
le ramasse et l’essaie dans un geste nerveux
le jette au fond de la poubelle avec un petit rire gêné

demande si ça va, de remettre le couvercle de la poubelle
appuie sur les sacs pour le fermer
regarde la femme avec un regard aigu
et dit Budapest
non, c’est pas pour lui le quatre couleurs
il n’écrira pas
il n’a jamais écrit
la regarde et dit Budapest.
je parle de nombreuses fois après avoir dansé et claqué dans mes mains à la fin en mouvement, après le dernier temps c’est à dire hors du rythme, - imperceptiblement - j’ai le rythme absolu avec mes hanches qui dansent je suis sans tête, il n’y a que mes mains je parle avec des paquets, c’est fluide, rempli, non prémédité l’érosion du pied de la lettre est en cours on pourrait en parler longtemps je parle rempli, en paquets, sans délai ma tête est partie ailleurs, mes gestes sont infaillibles j’ai le rythme absoludes lames de lumière strient l’idée du temps et les paquets de parole chutent plus ou moins bruyamment l’érosion du pied de la lettre ne cesse pas les paquets encombrants avec lesquels je parle je les laisse dans le couloir et je ferme la porte après avoir dansé

distance
compas
juste calcul
un siècle auparavant
au loin lac courant
matin
bercement
d’une langue étrangère
je caresse une pyramide de verre
je caresse ses pans symétriques
avec la pince de mon index et de mon pouce
je caresse une pyramide
de verre
avec la pince de mon pouce
de mon index et de mon majeur
je caresse une pyramide
de verre
avec la pince de mon pouce
et de mon annulaire je caresse
une pyramide
aux pans symétriques
je caresse avec mon pouce
et mon auriculaire une pyramide
de verre
de la base vers le sommet
je caresse les pans symétriques
d’une pyramide de verre
avec les doigts de ma main gauche
